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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 13:30


Née en Mauritanie dans les années 1960, Malouma est fille de Moktar Ould Meidah, un poète/musicien traditionnel reconnu. Elle grandit nourrie par les chansons de son père, tout en écoutant de la musique sénégalaise, berbère, égyptienne, libanaise, ainsi que les grandes œuvres classiques (Mozart, Wagner, Chopin, Beethoven). Très tôt, elle accompagne en musique ses parents griots. Adolescente, elle commence à composer ses propres chansons, dont les thèmes (inégalités, mariage forcé, amour…) déplaisent vite aux autorités morales de son pays. Voile sur la tête et optimisme en bandoulière, Malouma persévère. Pendant dix ans, soumise à l’autoritarisme du régime de Nouakchott (renversé en août 2005), il lui est interdit de chanter librement. Rebelle et engagée (lutte contre le sida, pour la vaccination des enfants, pour l'alphabétisation et pour la promotion de la femme…), Malouma n’abandonnera pourtant jamais. S’exportant à l’étranger s’il le faut et imposant une musique bien à elle, puisée dans la tradition puis modernisée par des arrangements souvent inattendus. Comme ses opus précédents, Nour ne déroge pas à la règle. Sur Gamly, une basse et des claviers entraînants transforment Malouma en reine du dance floor. Sur Yarab, des solos de guitare électrique complètent une rythmique bluesy… Pour rien au monde, la chanteuse ne s’enfermerait dans un carcan musical ! L’auditeur en prend donc plein les oreilles, tour à tour charmé par une berceuse acoustique (Habib), une chanson a capella (Nour), un titre aux frontières du reggae et de la variété (Casablanca) ou un autre parfaitement nostalgique et épuré (Yemma). Nour n’en est pas pour autant décousu, porté par la voix puissante et si spéciale de Malouma. Qu’elle joue sur la rugosité ou la douceur, la joie ou la tristesse, elle imprime sa couleur à tous les titres. Si bien qu’on est obligé de se dire : c’est du Malouma ! Autour de la diva des sables, une quinzaine de musiciens officient, à l’oud, à la batterie, à la basse, aux percussions, aux guitares, à la gumbass (caisse de guimbri agrémentée d’un manche de basse)… Parmi eux, des invités de choix comme Bojan Z, Eric Legnini au piano ou Guillaume Humery à la clarinette. Quant à la réalisation, elle est signée Philippe Teissier du Cros (Magic Malik, Rokia Traoré, Vincent Ségal en solo…). Il n’en fallait pas moins à Malouma pour concevoir un album aussi solaire ("Nour" signifie d’ailleurs "lumière" en arabe).
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